L’IsiNgqumo (ou IsiGqumo) est un argot parlé en Afrique du Sud et au Zimbabwe par les homosexuels dont les langues usuelles sont d’origine bantoue (co-existant avec le Gayle, utilisé par les populations de langue germanique).

Origines

L’émergence de l’isiNgqumo dans les années 1940 pourrait être liée aux relations homosexuelles dans les mines sud-africaines du Witwatersrand, ou à l’activité du district de Mkhumbane, proche de Durban. Ce langage est construit à partir de mots zoulous anciens et d’euphémismes, ce qui permet à ses locuteurs de rester invisibles et cachés de la population hétérosexuelle majoritaire. De plus, l’isiNgqumo sert à certains à ancrer leurs pratiques homosexuelles dans l’identité zouloue, face aux arguments homophobes présentant l’homosexualité comme une perversion amenée lors de la colonisation.

Utilisation

Des études ont montré que la pratique de l’isiNgqumo était plus fréquente et plus poussée chez les hommes s’identifiant comme skesana, c’est-à-dire partenaire passif, tandis que l’isiNgqumo reprend des aspects d’une variante du zoulou appelée ukuhlonipha ou isiHlonipho (du mot hlonipha, respect) parlée par les femmes et caractérisée par l’utilisation de mots spécifiques et de marques de respect vis-à-vis des hommes,.

De plus, l’isiNgqumo est plus répandu dans les classes basses ou moyennes, ainsi qu’en zones rurales ; les classes plus favorisées ou les citadins utilisant plus souvent l’anglais comme langue de communication.

Étymologie

Le terme isiNgqumo est utilisé en Afrique du Sud et dériverait du zoulou ukungquma, « parler en secret » ; le même argot est dépourvu de dénomination spécifique au Zimbabwe.

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « IsiNgqumo » (voir la liste des auteurs).

Bibliographie

  • (en) Hugh McLean et Linda Ngcobo, Abangibhamayo bathi ngimnandi (Those who fuck me say I am tasty),
  • (en) Marc Epprecht, « The 'Unsaying' of Indigenous Homosexualities in Zimbabwe: Mapping a Blindspot in African Masculinity », Journal of Southern African Studies, Routledge et Taylor & Francis, vol. 24,‎ , p. 631-651 (ISSN 0305-7070 et 1465-3893, OCLC 48532114, DOI 10.1080/03057079808708594).
  • (en) Stephanie Rudwick, « 'Gay and Zulu, we speak isiNgqumo': Ethnolinguistic identity constructions », Transformation: Critical Perspectives on Southern Africa, no 74,‎ , p. 112-134 (ISSN 1726-1368 et 0258-7696, OCLC 682036603, DOI 10.1353/TRN.2010.0016).
  • (en) Stephanie Rudwick, « Defying a Myth: A Gay Sub-Culture in Contemporary South Africa », Nordic Journal of African Studies, vol. 20,‎ , p. 90-111 (ISSN 1235-4481 et 1459-9465).
  • (en) Mduduzi Ntuli, « IsiNgqumo: Claiming public space through language in South Africa », Race Equality Teaching, vol. 31,‎ , p. 30-32 (ISSN 1478-8551 et 0263-0869, DOI 10.18546/RET.31.3.07).
  • (en) Stephanie Rudwick et Thabo Msibi, « Intersections of two isiZulu genderlects and the construction of skesana identities », Stellenbosch Papers in Linguistics, Université de Stellenbosch, vol. 46,‎ , p. 51-66 (ISSN 1027-3417 et 2223-9936, DOI 10.5842/46-0-616).

Voir aussi

  • Farsi hijra
  • Gayle
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